~ Cercle Philosophique ~

~  Cercle Philosophique  ~

12 - Les Bienfaits de la Croyance -

I – LE CONTEXTE -

Une Croyance, dans la mesure où elle résulte du processus mental d’un individu qui adhère, de manière dogmatique, à une thèse ou à des hypothèses qu’il considère comme vérité absolue et indiscutable, souvent au mépris des preuves susceptibles d’en contester la crédibilité ou la réalité, autorise à s’interroger sur les bienfaits ou les méfaits qu’elle ne manque pas d’entraîner.

Le savoir, compte tenu de son ampleur, ne peut permettre à lui seul de lutter totalement contre les effets de la croyance, alors même qu’il résulte, normalement, de l’acquisition de connaissances produites à partir d’une démarche méthodique, en principe, détachée des dogmes. Mais le niveau de savoir, eu égard à la complexité du monde réel, a conduit les scientifiques à un tel niveau de spécialisation, qu’une perception globale et rationnelle du réel est quasi-impossible, ce qui laisse toute place à la croyance, qu’elle résulte de l’ignorance ou de la manipulation idéologique, ce qui n’épargne pas les producteurs de savoir.

Ainsi la croyance persiste-t-elle à occuper une position intermédiaire, mais privilégiée, entre le savoir et l’ignorance.

II – BIENFAITS & MÉFAITS DE LA CROYANCE -

S’adressant à l’homme, individu social, la croyance est un phénomène à la fois individuel et collectif.

Il est constant que croyance et confiance sont le ciment de toute société, comme de tout équilibre individuel : voyez les résultats de ceux qui ne croient pas en eux !

Selon le philosophe écossais David Hume (1711-1776), représentant de l’Empirisme, la croyance est une propension à l’action en ce sens que c’est elle qui conduit un individu, ou un groupe, à se conduire selon ce qu’il escompte ou prévoit, elle est ainsi porteuse d’idées dominantes en ce qu’elle décide de l’orientation générale d’une conduite.

Pour le sociologue Pierre Bourdieu (1930-2002) la croyance induit une disposition durable à agir, qui s’avère capable de générer une infinité de pratiques ; ce que le sens commun reconnaît lorsqu’il estime que les croyances sont cause de comportements.

Sur le plan individuel : selon l’écrivain et philosophe Jean-Paul Sartre (1905-1980) : "Le caillou n’espère pas, car il vit stupidement dans un perpétuel présent" ; l’ubiquité de la croyance nous rappelle que croire est proprement humain, et, d’une certaine manière, la croyance est la vie en acte, ce qui définit une frontière entre le mécanique et le vivant.

Sur le plan social : l’appartenance à un groupe humain et la connivence entre les hommes, définit ou régit des repères fondamentaux, des familiarités rassurantes, leur épargnant l’angoisse de la solitude et du doute ; ainsi, la collectivité apporte une sorte de garantie à nos croyances.

Dans notre société, complexifiée à loisir, toute place est laissée à ceux qui ont intérêt à fausser ou orienter la perception de la réalité de leur interlocuteur en usant d'un rapport de pouvoir, de séduction, de suggestion, de persuasion, de soumission non volontaire ou consentie, que ce pouvoir s’exerce sur un objet, ou sur une personne.

III – LE BILAN -

Selon Alain {Émile-Auguste Chartier (1868-1951)} : "Il faut croire avant toute preuve, il n’y a pas de preuve pour qui ne croit rien". Ainsi, le raisonnement sceptique, en soi imparable, se trouve mis en défaut par les exigences de la vie quotidienne, qui le récusent à tout instant ; exister, c’est agir, parfois vite, et pour cela il faut croire, faire confiance.

Ainsi, le bilan de la croyance est inhérent à la capacité de chacun, à sa personnalité, sa formation, sa culture, ses aptitudes à évoluer en groupe ou en solitaire.

Si la croyance est le terreau de toutes les manipulations, il convient d’observer que les résultats, sur les groupes sociaux, ne sont pas neutres dans la mesure où le "formatage" intellectuel, par la formation et l’information, a une incidence très forte sur nos comportements individuels et sociaux, particulièrement sur ceux qui ne prennent pas la sage précaution de remettre systématiquement en cause ce qui leur est quotidiennement asséné et répété, estimant que leur besoin d’information est satisfait par les médias institutionnels.

S’informer, comme vivre, est un mérite en non un dû !



17/01/2017

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour